Etape 22 - Cuzco Tatacoa - Au pied de la citadelle
Samedi 7 juillet 2018. Nous voici à présent au pied de la citadelle de pierre de Cuzco***. Derrière cet immense bloc rocheux se cache le labyrinthe. Pour l'atteindre, nous devons donc longer la paroi de gré rouge jusqu'à l'entrée du corridor d'accès.

Impressionnant. Au sommet des blocs de gré poussent des arbustes qui contribuent à leur façon à éroder la roche. Sur la paroi, on distingue aisément les différentes époques géologiques que ce morceau de terre a vécu. Les traces sont encore bien visibles à l'oeil nu. Une mine d'or pour les géologues.

Car le désert du Tatacoa*** ne fut pas toujours cet espace semi-aride de couleur rouge, orange ou rose, selon l'heure de la journée. Pendant l'ère tertiaire , il était plus humide, avec des milliers de fleurs et d'arbres, mais s'est progressivement asséché pour devenir un désert.

Comment de tels arbustes peuvent-ils survivre dans ce désert dont les températures en été peuvent grimper jusqu'à 50 °C (pas aujourd'hui, loin de là !) ?

Ce sont dans ces conditions climatiques et géologiques que l'on apprend le plus sur le miracle de la vie. Le ruissellement de l'eau et des brumes est relativement faible, mais la vie animale et végétale s'est adaptée aux conditions de faible humidité et de température élevée. Les plantes de cette zone ont ainsi développé des racines horizontales allant jusqu’à 30 mètres et des racines verticales jusqu’à 15 mètres de profondeur, facilitant ainsi l’accès à l’eau.

A l'entrée du labyrinthe, une fenêtre naturelle a été percée par l'érosion. Pour y accéder, il suffit de grimper la paroi sur cinq ou six mètres.

A travers cette ouverture naturelle, le paysage est de toute beauté. Quasi féérique avec à gauche la langue des falaise de gré rouge qui s'étend jusqu'à perte de vue, au premier plan les replis de roche érodée par le vent, les cactus au centre où une bande de vautours dépèce une carcasse, et au loin le désert broussailleux qui reverdit à mesure qu'il s'allonge vers le sud.

Je reste bouché bée devant un tel paysage. C'est simple, on se croirait en plein far-west, au coeur d'un western spagetti du grand Sergio Leone.


C'est l'occasion ou jamais de sortir mon 300 mm pour prendre en photo les vautours rassasiés par la carcasse d'un oiseau mort.




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